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Crédit Suisse – UBS: démantelons les giga-banques

La nouvelle est tombée il y a quelques jours, la deuxième banque de Suisse, Crédit Suisse, est quasiment en faillite. La BNS a décidé de venir au secours de la banque en lui versant gracieusement des milliards par peur d’un effet domino sur toute l’économie mondiale. Incapable de verser de l’argent aux cantons en 2023 à cause de ses mauvais résultats, la Banque Nationale Suisse est visiblement tout à fait en mesure de sortir des milliards de nulle part lorsqu’elle le souhaite vraiment… Profitant de la situation, UBS rachète au final pour une bouchée de pain son principal rival et possède ainsi un quasi-monopole sur le secteur bancaire suisse.

Cette situation n’est une surprise pour personne. Ça fait des années que la presse spécialisée parle des incuries et de l’amateurisme des décisions des membres du conseil d’administration de Crédit Suisse. Payés des millions, ses cadres du mondialisme financier ne paient jamais aucune amende pour leurs erreurs et entraînent des milliers d’entreprises et des États entiers dans les conséquences de leurs fautes.

En 2021, les principaux actionnaires de Crédit Suisse étaient:

  • Le Qatar Investment Authority – Qatar
  • L’Harris Associates LP – États-Unis
  • Massachusetts Financial Service Co. – États-Unis
  • Le Norges Bank Investment Management – Norvège
  • BlackRock, Inc – États-Unis.

Harris Associates a ensuite pris la première place du placement en 2022 avec plus de 10% de la banque.

Pour ce qui est du conseil d’administration, celui-ci était composé en 2021 de:

  • 3 Suisses
  • 2 Américains
  • 2 Allemands
  • 1 Britannique
  • 1 Espagnol
  • 1 Portugais
  • 1 Singapourien
  • 1 Thaïlandais

Nous pouvons constater que cette banque n’avait plus grand chose de Suisse et que son lien avec notre pays se limitait presque plus qu’aux questions administratives puisque dépendant officiellement du droit bancaire suisse.

La FINMA (l’organe de surveillance des marchés suisses) était censée sonner l’alarme pour avertir nos politiques et les marchés de la fragilité de la banque. Pourtant, ni elle ni les agences de notation n’ont fait ni vu quoi que ce soit alors que toute la presse spécialisée avertissait depuis longtemps le public des difficultés de Crédit Suisse. On peut se poser la question de savoir si les gens travaillant dans ces entreprises visent à protéger l’économie des rapaces de la finance ou si, au contraire, elles ne seraient pas gangrénées de libéraux radicaux fermant les yeux sur les business bancaux de leurs petits copains.

En 2008, UBS avait été bien amochée par ses ambitions démesurées sur les marchés américains et la BNS avait déjà dû les sauver de la banqueroute annoncée par le versement de milliards de prêts sans intérêt. Il s’est avéré, plus tard, que la banque aurait réussi à s’en sortir même sans soutien étatique et que la BNS avait finalement fait des bénéfiques grâces à ces fameuses subprimes auparavant toxiques.

Les libéraux sont capitalistes lorsqu’il faut partager les profits et socialistes lorsqu’il faut partager les pertes. Si une PME fait faillite, bien fait pour elle! Elle a mal été gérée et subit les conséquences de ses erreurs. Mais lorsqu’il s’agit des mastodontes de la finance, le discours devient tout autre. Il faut alors que la BNS crée des milliards à partir de rien pour sauver les « Too big to fail ». L’hypocrisie des partis de droite (mais surtout du PLR/Centre) se répète crise après crise.

Alors qu’aurait-on dû donc faire? Laisser la deuxième banque de Suisse faire faillite? Pour ma part, je vois deux solutions possibles à ce problème.

La première serait de renflouer comme actuellement Crédit Suisse, mais de l’empêcher d’être annexée par UBS, et de punir, en plus, les membres de son conseil d’administration. Il peut être compréhensible de vouloir empêcher un effet papillon par la faillite d’une giga-banque, mais si l’État doit s’occuper de cette affaire, qu’il aille jusqu’au bout et demande des comptes aux responsables de cette situation en les trainant devant les tribunaux pour incompétence crasse. Les millions reçus pour avoir mené la banque à la faillite devraient au minimum être reversés à l’État en dédommagements.

Vendre Crédit Suisse à UBS est, de plus, dangereux pour l’avenir de notre pays. Cette giga-banque devient bien trop massive et sa faillite entrainerait avec elle toute l’économie de notre pays. Que fait l’organe de surveillance de la concurrence suisse dans cette affaire?

Le deuxième choix, le plus utile, serait de démanteler Crédit Suisse et UBS pour revendre leurs différentes branches à des institutions plus petites et plus locales. La différence entre ces monstres et les petites banques cantonales ou familiales réside dans leur taille et dans leurs missions. Là où les premières vont jouer à la roulette russe sur les marchés mondiaux en achetant et revendant des actifs opaques avec comme buts d’engraisser les actionnaires et les traders, les secondes restent proches de leurs missions premières de gestion de fortune et de service aux clients en soutenant l’économie locale.

Les giga-banques sont des dangers pour l’économie mondiale. Notre pays doit démanteler les monstres mondialistes aux pieds d’agiles dépendant de sa juridiction et favoriser les banques locales, sans quoi ils emmèneront un jour l’économie mondial dans les flammes de l’enfer par leur bêtise et leur impunité.

P.S. Présentation en une minute du fonctionnement des marchés financiers globalistes: https://www.youtube.com/watch?v=wz-PtEJEaqY

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