John Doe

De la rue au Moyen Âge

C’est le Moyen Âge ici! Vous l’avez peut-être lu chez nos confrères de la presse, nous avons frôlé un drame à Bernex dans le canton de Genève. La cause? Une reconstitution historique qui a mal tourné.

Nous sommes le 12 septembre 2022, dans une rue de la commune genevoise de Bernex. Selon les informations communiquées par la Tribune de Genève, un combat aurait éclaté entre 2 bandes de «jeunes» impliquant notamment des battes de baseball ainsi qu’un sabre. Un des protagonistes a d’ailleurs même été conduit aux urgences des Hôpitaux universitaires genevois. Il semble par conséquent légitime de se questionner sur les causes conduisant à ce grave accident.

Bien que la police n’ait que très peu communiqué à ce sujet, nous allons tout de même essayer de nous intéresser aux individus impliqués dans l’affaire. La seule information trouvée dans les médias à leur égard concerne leur catégorie d’âge: jeune. Au vu de la nature d’une blessure et des armes impliquées, nous pourrions faire l’hypothèse qu’il s’agissait d’un groupe d’adolescents voulant peut-être simplement réaliser une reconstitution historique de la victoire genevoise sur les Savoyards pour honorer la mythique fête de l’Escalade. Effectivement, il est bien connu que les «jeunes» errant dans l’espace public en groupes éprouvent une certaine fascination pour le monde médiéval. Cela peut se confirmer par la musique qu’ils écoutent telle que le célèbre Ameno de Era, qu’ils font souvent généreusement profiter aux passants comme à proximité des gares par exemple. Il est néanmoins possible de reprocher que cette période sombre de l’histoire européenne serait malheureusement régulièrement la cause des accès de violences des «jeunes» aujourd’hui.

Fête de l’Escalade célébrée par des groupes de «jeunes»

Toutefois, nous pourrions pointer du doigt les principaux responsables de cet accident: l’Etat genevois et plus globalement le «système». Il est évident que si les «jeunes» n’étaient pas livrés à eux-mêmes en permanence, ils ne se retrouveraient pas dans de telles situations. Nous le savons tous, Genève est un canton manquant cruellement de moyens financiers. La cause ? Une très faible imposition profitant à des classes sociales précises comme les «riches». Par conséquent, nos médiévistes n’ont même pas à disposition des équipements de béhourd ou d’escrime sécuritaires et adaptés à leur pratique fournis par l’État. Autre exemple, l’absence de pistes cyclables, n’en déplaise à Christian Lüscher, qui permettraient de voir la naissance d’un Armstrong des Pâquis (et ce ne sont pourtant pas les produits qui manquent dans ce charmant quartier). Ces éléments témoignent d’un réel abandon de l’État vis-à-vis des «jeunes».

En conclusion, nous exigeons à notre humble niveau, que le canton de Genève mette davantage de moyens au profit des «jeunes» pour que ces accidents ne finissent pas un jour en drame.

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