John Doe

Notre système politique est désuet, il est temps de le régénérer

Le système suisse actuel est un héritage de la guerre du Sonderbund. Il est un système de consensus créé pour ne pas trop écraser les vaincus conservateurs tout en tournant résolument la Suisse vers la logique libérale du XIXème siècle.

Ce système respectueux de la diversité des cantons et où les pouvoirs sont bien séparés a été réalisé pour qu’aucune personnalité forte ne puisse s’imposer à la tête de l’État. Le compromis étant la règle, seules les personnes discrètes et ne faisant pas de vague peuvent espérer obtenir assez de voix pour siéger au Conseil Fédéral. Il ne faut pas oublier qu’aucun de nos ministres ne peut être élu sans les voix de ses opposants politiques et que ce sera donc quasiment toujours les moins charismatiques qui seront choisis.

Ce système, bien qu’efficace en temps de paix, connaît de sérieuses défaillances en cas de crise. Le fait que les conseillers fédéraux aient peu de pouvoir d’initiative lié au manque de chef de gouvernement rend la prise de décision lente et prudente. Dans ces situations, le gouvernement préférera imiter ce que font nos voisins et ne pas prendre d’initiative courageuse afin de ne pas à avoir à être responsable d’éventuels échecs.

Au niveau du pouvoir législatif, de nombreux problèmes de fond sont présents depuis des décennies et s’aggravent année après année. On peut souvent entendre dire qu’en Suisse la démocratie est fantastique car «on peut croiser des ministres dans la rue» et que le «peuple vote les lois». C’est vite oublier que le parlement trafique la volonté populaire lorsqu’elle ne va pas dans son sens en vidant les lois de leur contenu (initiative contre l’immigration massive de 2014) et que nos politiciens siègent dans des Conseils d’Administration d’entreprises qui les rémunèrent grassement pour servir leurs intérêts.

Par exemple, les partis de droite sont financés par les assurances afin de conserver notre système de santé désuet qui augmente les primes des consommateurs d’année en année. Au palais fédéral, la «salle des pas perdus» est officiellement le lieu où les lobbyistes peuvent approcher en toute légalité nos parlementaires afin de les soudoyer et de leur proposer des futurs postes alléchants dans leur structure.

La politique des partis a détruit notre démocratie basée sur l’intérêt cantonal et la responsabilité personnelle. Les vieux lions peuvent se permettre de suivre ou non les directives de leur parti mais les jeunes élus, eux, n’osent pas s’octroyer ce luxe sous peine de n’être plus reconduits par leur parti aux élections suivantes. En effet, ce n’est plus l’homme qui est élu, mais son parti. Entrer en conflit avec celui-ci signifie bien souvent disparaître dans l’ombre.

Alors que faire? Eh bien déjà, arrêtons de croire que notre système politique est parfait. Comme toute création humaine, il doit être perfectionné régulièrement sous peine de devenir obsolète.

Voici donc quelques propositions pour le transformer:

  1. Supprimer les partis politiques pour mettre en avant les individus

Comme énoncé précédemment, les partis mettent en avant des marionnettes obéissantes souvent inconnues par la majorité de la population. Elles sont élues grâce à la couleur de leur camp politique et les gens ne les connaissent souvent pas. Pour remédier à ce problème qui encourage la corruption et la lâcheté (l’élu suit les directives de vote de son camp en déléguant ses responsabilités sur le groupe), supprimons les partis politiques.

Pour se présenter, il faudrait que le candidat se fasse connaître en organisant des conférences et des rencontres avec les médias de son canton. Le candidat aurait besoin d’un certain nombre de parrainages pour se présenter et devrait ensuite faire ses preuves pour se faire connaître et aimer de la population.

Les électeurs seraient alors obligés de se renseigner soigneusement sur les opinions politiques des candidats avant de voter pour celui de leur choix et ainsi, de voter pour des candidats en fonction de leur personnalité et de leurs idées.

2. Interdiction de faire partie du conseil d’administration d’une entreprise

Les parlementaires seraient obligés de déclarer leurs liens associatifs, politiques et économiques avant de se présenter à une élection. Ils s’engageraient également à ne plus entrer dans aucun conseil d’administration d’entreprise pendant et après leur mandat.

3. Avoir un président de la confédération pendant 5 ans

La Suisse a de la peine à s’imposer sur la scène internationale. Avoir un visage connu ne changeant pas chaque année serait un bon moyen d’améliorer nos relations avec nos partenaires étrangers. Dans un souci de crédibilité, la présidence devrait donc rester au conseiller fédéral chargé du ministère des affaires étrangères. Son rôle serait, comme actuellement, protocolaire et ne lui donnerait pas de pouvoir sur ses collègues.

4. Supprimer le Conseil National et conserver uniquement le Conseil des États

En Suisse, nous avons deux conseils législatifs possédant presque les mêmes pouvoirs. Le conseil national (censé représenter les différentes sensibilités dans la population) et le Conseil des États (censé représenter les cantons). Comme vu précédemment, le Conseil National ne représente plus le peuple. Ses représentants ne défendent plus la communauté grâce à laquelle ils ont été élus mais les intérêts des partis nationaux vendus à la finance. Nos représentants doivent se débarrasser de leurs divergences idéologiques et partisanes pour défendre l’intérêt de leur communauté. Pour cela, le Conseil des États existe déjà et peut tout à fait remplir cette tâche car il est moins idéologique et plus représentatif des réalités cantonales. Mettre fin au Conseil National rendrait les prises de décision plus rapides.

5. Créer un conseil consultatif des corporations

L’excuse souvent mise en avant pour justifier le règne des lobbies est que les entreprises permettent aux politiciens d’être sensibilisés à leurs réalités. Pour arriver à ce but, tout en n’offrant pas une valise de billets aux députés, il faudrait créer un conseil des corporations n’ayant qu’un but consultatif.

Ce conseil serait composé de membres choisis par les associations sociales et professionnelles formant notre pays et aurait comme seul objectif de présenter des idées et les réalités de leurs domaines aux députés du Conseil des États. Le conseil des corporations n’aurait aucun pouvoir exécutif ou législatif et serait, comme déjà dit, uniquement consultatif.

Je m’arrêterai là pour ne pas écrire un roman mais comme vous pouvez le constater, de nombreuses évolutions sont possibles afin de rendre notre pays plus démocratique, plus réactif et moins corrompu.

Nous ne pouvons pas résoudre les maux de notre pays sans nous attaquer au système qui les crée.

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