John Doe

Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir

Le 13 avril 2022, un ancien haut cadre de la Raiffeisen, Pierin Vincenz, a été condamné à 3 ans et 9 mois de prison. Il lui ait été reproché en substance d’avoir passé sur les frais de la banque des frais privés, ce qui est pénalement constitutif de gestion déloyale. Réagissant à cette condamnation, une professeure de l’Université de Genève expliquait calmement sur Linkedin que c’était la preuve que la justice de classe avait changé. Quelle farce.

Dans la République bananière neuchâteloise, la justice de classe bat son plein. Mais avant d’être une justice de classe, elle est une justice consanguine. Depuis peu, la presse régionale s’est intéressée aux liens incestueux qui existent entre les magistrats du canton. La presse fait semblant de découvrir sur le tard ce qui est un secret de polichinelle qui dure depuis des décennies.

À l’occasion, il faudrait faire un arbre généalogique de la magistrature neuchâteloise mettant en lumière les liens de sang et d’alliance, qui comme tout le monde le sait, sont propices à une justice impartiale. Un bon exemple en est donné ci-après.

Trois jeunes adultes, enfants de notables, dont le fils d’une juge neuchâteloise, décident d’enlever le fils d’un industriel pour demander une rançon à son père. La victime sera rapidement retrouvée. Quant aux prévenus, ils écoperont de peine avec sursis après avoir passé huit modestes jours en détention provisoire. Comment peut-on échapper à de la prison ferme lorsqu’on commet l’une des infractions les plus graves du code pénal? Est-ce que le fait que l’un des auteurs était le fils d’une juge a eu une influence sur l’issue de la procédure pénale? Je n’ose y croire. L’art. 8 al. 1 de la Constitution fédérale ne dispose-t-il pas que tous les individus sont égaux devant la loi?

Et que penser de cet employé de la BCN qui aurait subtilisé sur une dizaine d’années une dizaine de millions à la banque? Même pas une semaine de détention provisoire, le temps de faire l’enquête. Les mauvaises langues diront que les réseaux ont joué à plein. Il n’est d’ailleurs pas innocent que l’information ait été sortie par la presse nationale et pas par la presse régionale.

Quand certains nous expliquent que la justice de classe n’existe plus, je réponds en piquant cette citation à un auteur dont j’ai oublié le nom : « Je n’ai aucune confiance dans la justice de mon pays ».

L’enfant sage

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