John Doe

Imposer son vocabulaire pour imposer ses idées

Le système médiatique a compris depuis maintenant longtemps l’importance des mots dans sa volonté à faire passer des idées et des sentiments à son public. Un champ lexical utilisé avec soin peut permettre de donner discrètement une teinte positive ou négative à un événement.

Nous avons ces dernières années été gâtés par de nombreux exemples venus tout droit de la pensée de gauche. En Suisse, 70% des journalistes de la SSR se disent de gauche selon une étude de la Haute Ecole de sciences appliquées de Zürich. Ce fait n’est une surprise pour personne vue la quantité gigantesque de propagande cosmopolite créée au quotidien par nos journalistes. Régulièrement, nos journalistes se mettent à utiliser de nouveaux termes connus uniquement de certains groupuscules marxistes sans en expliquer la signification à leurs lecteurs. La surprise populaire apparue à la première lecture de ces étrangetés disparaît en peu de temps une fois que la presse s’est fait passer le mot pour l’utiliser à tout bout de champ.

Ce phénomène rappelle en tout point la propagande étatique de Big Brother de l’excellent 1984 de George Orwell. Dans ce roman prophétique, l’organe de propagande change la signification des mots à vitesse grand V, sans que le peuple ne se pose de questions, ni se rappelle leur avoir donné un autre sens dans le passé. Le ministère de la propagande devient ainsi celui de la vérité et celui de la guerre celui de la paix pour brouiller l’esprit de la population.

Prenons quelques exemples concrets apparus ces dernières années:

«Le migrant»: le migrant est une invention datant de la crise des réfugiés de 2015 lorsque des millions d’immigrés orientaux et africains prirent en très peu de temps le chemin de l’Europe. Ce mot a une longue histoire et est actuellement donné à tous les immigrés sans distinction de statut. Un étranger venu dans notre pays sans aucune autorisation était à l’époque appelé un clandestin. Le terme avait une connotation trop négative pour la gauche qui décida de les rebaptiser «sans-papiers».

En effet, le sans-papier laisse penser que son état est une anomalie devant être résolue par l’octroi de papiers. Il n’est donc plus un délinquant et devient une victime du système administratif suisse. En 2015, les journalistes décidèrent de passer à la vitesse supérieure et sortir de leur chapeau le «migrant». En français, un immigré est quelqu’un qui arrive dans un pays alors qu’un émigré le quitte. La pensée de gauche détruisit cette distinction en reprenant un terme normalement dévolu au monde animal. Les animaux migrent en effet de saison en saison afin de garantir leur survie. Leur migration est un phénomène naturel qui n’est bloqué par aucune frontière ni aucune démarche administrative. Le Pakistanais clandestin venu en Europe pour bénéficier d’une meilleure vie matérielle n’est donc plus un clandestin, mais un migrant attiré sur nos terres par des pulsions naturelles et saines.

Malin.

«Le genre»: Dieu nous a fait homme ou femme. Cette différence physique et psychologique est désignée en français par le même mot, celui de «sexe». Cette règle naturelle facilement acceptée par un enfant, ne l’est plus par un étudiant en sociologie passé par le programme scolaire dégénéré de nos universités marxistes. Selon la pensée moderne, la nature doit être totalement dépassée et l’humain doit devenir son propre Dieu.

Une limitation identitaire à deux sexes ne peut convenir à ces militants. Le mot genre apparaît donc il y a moins de 10 ans pour désigner l’identité sexuelle que nous aurons choisi d’être. Les lois «anti-phobie» sont passées par là et il n’est désormais plus possible de faire la différence entre les différentes sexualités et maladies mentales sans passer par la case tribunal. Le mot sexe n’est utilisé plus que pour désigner nos organes physiques et gare à qui oserait désigner le genre comme une simple théorie…

«Féminicide»: Un meurtre était jusqu’à récemment désignée comme un homicide. Le mot «homme» étant utilisé comme terme neutre pour désigner aussi bien les hommes que les femmes. C’était sans compter les élucubrations des féministes qui trouvaient ce terme bien trop machiste. Elles décidèrent donc de créer le terme féminicide. Pas pour désigner les meurtres de femmes dans leur ensemble mais seulement les assassinats de femmes commis par des hommes. Le but est d’expliquer que ces derniers, dans leur ensemble, possèdent inconsciemment au fond d’eux une volonté d’extermination envers le sexe opposé. Le crime passionnel basé sur des déchirements dans le couple n’existe donc plus et le sexe masculin dans son ensemble se voit responsable de ce crime.

Je ne vais pas citer tous les exemples connus, mais ce phénomène d’endoctrinement de la population n’est pas nouveau et est réalisé consciemment par la gauche sociétale ainsi que reprise par une grande partie de la droite.

L’exemple le plus frappant de la soumission du camp national à l’esprit de l’adversaire est celui de son utilisation à tout va du terme «fascisme». Le fascisme est un courant politique extrêmement complexe. Si on le prend comme phénomène exclusivement italien, il faut savoir déjà différencier son époque. Le fascisme monarchique de 1929 n’a pas beaucoup de points communs avec celui de la République de Salò en 1943. Le fascisme était avant tout un pragmatisme et a fortement évolué en fonction des besoins de l’État italien. Pareil si on prend le terme pour désigner les différents mouvements nationalistes européens de l’entre-deux-guerres. Un catholique espagnol de la Phalange n’aura pas la même idéologie qu’un national-socialiste païen allemand. Les «fascistes» grecs et roumains furent d’ailleurs persécutés par les forces de l’Axe.

Ce terme fourre-tout a été utilisé au départ à tort et à travers par l’URSS contre ses opposants. «Accusez vos adversaires de fascisme, le temps qu’ils se justifient, vous avez tout le loisir de leur porter de nouvelles attaques» disait le dirigeant du Komintern Dmitri Manouilsky. Accuser quelqu’un d’être un nazi ou un fasciste permet à la gauche de salir son image tout en le livrant à la vindicte des médias.

De nombreuses personnalités «laïques» ou «patriotes» ont décidé ces dernières années d’utiliser le terme de «fascisme» pour parler de l’islam ou des groupes violents d’extrême gauche. Utiliser la rhétorique de l’adversaire lui permet de gagner sur le plan des idées. Les «antifas» agressant les passants dans la rue ne sont pas les fils spirituels des chemises noires de Mussolini mais bien ceux des communistes dont ils se revendiquent à demi-mot. Traiter un rouge de fasciste est un hommage qu’il ne mérite pas. Rappelons-leur qu’ils sont en vérité les descendants directs des Républicains qui violaient et massacraient des bonnes-sœurs durant la guerre civile espagnole, des communistes soviétiques qui massacrèrent des peuples entiers pour des affabulations délirantes (Cosaques, Allemands, Tatars) ou encore de Pol Pot et ses compagnons qui massacrèrent le tiers de leur peuple en 5 ans.

Voilà un court résumé du bilan idéologique des rouges. Rappelons-leur toujours qui ils sont et ce que représente réellement leur idéologie. Le sang et la mort.

Pareil pour les islamistes. Pourquoi faire un lien entre une expérience politique autoritaire européenne et le fanatisme religieux d’une idéologie ayant fait les preuves de son intolérance depuis plus d’un millénaire? Quelle ressemblance entre Mussolini qui signe les accords de Latran pour permettre la cohabitation de l’Église et de l’État et les talibans qui enferment et répriment à coup de fouet toute pensée se trouvant en dehors de l’islam? L’islam est totalitaire et guerrier dans son essence. Il n’a pas attendu l’avènement du fascisme européen pour montrer au monde son visage.

Pour compter dans le débat public il faut savoir y imposer son vocabulaire. Eric Zemmour l’a très bien fait durant ces élections françaises avec le terme du «Grand Remplacement» crée par Renaud Camus pour désigner la disparition des peuples ethniquement blancs et leur remplacement par l’immigration extra-européenne. Ce terme a d’abord choqué, puis a été repris par d’autres candidats qui ont dû finir par se positionner par rapport à cette expression. Malgré le score décevant de Zemmour, cette apparition du Grand Remplacement dans les médias a permis de dédiaboliser Marine Le Pen tout en rendant réel aux yeux de beaucoup de français un phénomène ayant lieu au quotidien sous leurs yeux mais demeurant pour eux irréaliste car non évoqué par les grands médias.

Le langage est une arme. À nous de rester vigilants et de l’utiliser afin de faire fructifier nos idées sans jamais nous laisser emporter par les courants idéologiques de l’ennemi.

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