John Doe

Rencontre avec les deux Suisses qui ont participé aux Fils de Clovis

Nous vivons actuellement dans un monde où les jeunes s’inspirent de la fainéantise d’influenceurs qui se dorent la pilule à Dubaï, s’abrutissent devant la téléréalité et ses candidats botoxés au QI à deux chiffres, ou se paluchent devant des geeks obèses qui filment leur prouesses virtuelles en ligne, les mains dégoulinantes de graisse de fast-foods. À La Hallebarde, nous préférons promouvoir un mode de vie sain axé sur le sport, la camaraderie, la culture et l’amour de la Patrie.

Un esprit sain dans un corps sain

Aujourd’hui, nous allons mettre à l’honneur les sports de combat de percussion (boxe anglaise, Muay-thaï, MMA et autre). Trop souvent dénigrés par certains fragiles pour leur violence, nous sommes ici convaincus que leur pratique régulière engendre un équilibre sain alliant discipline, respect de l’adversaire, résistance mentale, puissance et endurance physique.

Récemment, une nouvelle structure d’organisation de combats de boxe amateur a vu le jour en France: les Fils de Clovis. Ce fight club a été fondé par le rappeur Kroc Blanc, et permet à des jeunes patriotes de s’affronter sur un ring, dans le respect et la camaraderie. Une dizaine de combats ont déjà eu lieu à Paris, et parmi les combattants, figurent deux jeunes Suisses: Krieg et Imperator, qui ont combattu au nom de la team Defend Helvetia 1291. Nous sommes donc allés à leur rencontre afin d’en savoir plus.

Krieg & Imperator

HB: Depuis combien de temps pratiquez-vous les sports de combat ?

Krieg: J’ai commencé très jeune, je n’ai jamais été foot ou sport d’équipe, donc dès mes 9-10 ans j’ai fait de la boxe, pas très sérieusement mais j’ai acquis les bases. Puis j’ai commencé à vraiment m’entraîner autours de mes 16 ans, en sambo (semblable au MMA, mais avec les coups de tête). J’en ai pratiqué pendant 2 ans avant de devoir arrêter à cause de mon service militaire. J’avais repris récemment avant de participer aux Fils de Clovis, peut-être 5-6 mois de MMA, ce qui explique mon style pas très gracieux. Après la bagarre, j’en ai toujours fait depuis gamin. Même si j’avais pas la carrure qui allait avec, je me laissais rarement marcher dessus.

Imperator: Je fais de la boxe anglaise depuis octobre 2020. Plus jeune, j’ai pratiqué le Yoseikan-Budo, un art martial japonais qui mélange techniques de combat à mains nues ou armé. Puis j’ai fait du football pendant environ 14 ans. J’ai par la suite décidé d’arrêter car j’étais à la recherche de sensations plus «violentes». Entendons par là que je voulais trouver un sport qui permettrait de repousser mes limites. On sait que la boxe nécessite beaucoup de ressources mentales et physiques, et dès le début, je n’ai pas été déçu.

HB: Pourquoi avoir choisi les Fils de Clovis comme organisation?

Krieg: J’en ai entendu parler à travers un ami, et les Fils de Clovis comme premier combat encadré, ça me semblait idéal. Tout le monde s’entend bien, on discute, on boit des coups ensemble après les combats et l’équipe qui organise le truc est super compétente.

Imperator: J’ai découvert les Fils de Clovis sur Instagram, une personne que je connais a partagé un post de leur compte. Un groupe de patriotes qui organisent des combats, pour tous les niveaux, et dans la camaraderie et le respect, ça m’a directement intéressé. J’ai ensuite regardé les vidéos des premiers combats, et cette ambiance un peu «old school» dans une salle miteuse avec des mecs pas forcément très à l’aise techniquement, mais qui en ont dans le ventre, ça m’a plu!

HB: Quelle a été votre motivation pour partir combattre à Paris?

Krieg: Avant tout, représenter la Suisse. C’est un petit pays mais il y mérite largement sa place d’un point de vue sportif. Personnellement, je voulais me tester, voir de quoi j’étais capable dans une vraie cage avec une structure proche d’un encadrement professionnel et surtout, rencontrer des sportifs français, et pouvoir discuter.

Imperator: J’avais tout d’abord cette envie de faire un premier «vrai» combat. Les sparrings lourds en entraînements avec les copains c’est bien joli, mais au bout d’un moment on a tous l’envie de se mesurer à un parfait inconnu avec un arbitre dans un ring. J’ai donc pensé que pour une première expérience ce serait une bonne chose de me lancer chez les Fils de Clovis, où l’ambiance de camaraderie et le fair-play règnent. On se respecte, on se fout sur la gueule, et on boit une bière tous ensemble après les combats. Outre le fait de vouloir me mesurer à quelqu’un «pour de vrai», c’était aussi un challenge personnel. Début 2022, j’ai vécu une séparation amoureuse qui m’a beaucoup affecté, et j’étais au plus bas mentalement. J’ai réussi à retrouver le moral en m’inscrivant au fitness, où je me rendais entre 4 et 6 fois par semaine. Peu de temps après mon inscription, le fitness a fait faillite… mon seul défouloir s’est retrouvé inaccessible.

Je me suis inscris dans un autre fitness, puis j’ai commencé à me préparer pour un premier combat. Vient le jour où j’ai l’opportunité de m’inscrire aux Fils de Clovis. J’ai réfléchi une journée car le combat était prévu deux semaines plus tard et niveau organisation et préparation, c’était un peu «short». Je me suis lancé en me disant qu’il fallait que je fasse quelque chose d’un peu fou, quelque chose qui me sorte de ma zone de confort, quelque chose qui me fasse grandir sportivement mais aussi dans la vie. Je suis donc allé à Paris tout seul, ville que je ne connais pas. J’ai dormi sur place chez Wallenstein, un des organisateurs que je ne connaissais pas non plus, avec lequel j’avais communiqué par message uniquement. Le jour du combat, j’ai rencontré pour la première fois l’homme qui me coachera, une connaissance de Paris, rencontré sur les réseaux sociaux également.
J’étais donc comme libéré en pleine jungle, entouré de gens que je ne connaissais pas, mais qui m’ont tous marqué par leur gentillesse et leur accueil. Grâce à eux, cette expérience est l’une des plus belles qui me soit arrivée.

HB: Krieg, contrairement à Imperator tu as choisi de combattre cagoulé, peux-tu nous dire pourquoi?

Krieg: J’ai combattu cagoulé pour éviter des débats interminables à mon travail et dans mon entourage. Dans notre société, la perception qu’on la plupart gens des sports de combat est assez mauvaise, surtout le MMA.

HB: Qu’est-ce que cette expérience et les sports de combat en général vous ont apporté?

Krieg: Les sports de combat ça t’apporte surtout beaucoup de confiance en toi. Tu ne deviens pas Jon Jones en 2 semaines mais après quelques cours, tu peux déjà te débrouiller convenablement. Suivant ton club, c’est l’occasion de rencontrer des mecs ou des filles de ton âge et de te faire des potes dans ta ville. Au niveau sportif, ça remplit un peu toutes les cases selon moi; cardio, condition physique et fitness. Si tu t’y mets sérieusement, tu peux vite devenir une machine. Il faut juste avoir la discipline.

Imperator: Ma participation à ce combat m’a apporté de nombreux éléments non négligeables. Plusieurs nouveaux amis, des contacts parmi les groupes patriotes, une vision plus réelle de ce que représente monter sur un ring. J’ai également pu apprendre de mes erreurs, par exemple lors de mon deuxième combat, je n’avais clairement pas assez travaillé mon cardio.

HB: Que diriez-vous à un jeune qui hésiterait à se lancer dans les sports de combat?

Krieg: Fonce! Ça ne peut t’apporter que du positif, que ce soit au niveau physique ou mental. C’est aussi important de savoir se défendre et défendre ceux qui comptent pour toi, surtout dans une société de lâches, comme celle où nous sommes actuellement.

Imperator: Si j’avais un conseil à donner à des jeunes, ou moins jeunes qui hésitent, c’est de ne pas hésiter. Essayez, et vous verrez par vous-mêmes. Il est possible de pratiquer des sports de combat à tous les niveaux, et à toutes les intensités. Le but est que cela plaise à chacun. On peut faire de la boxe en espérant arriver à des niveaux semi-professionnels, comme on peut vouloir en faire juste pour le plaisir et se défouler. La boxe est d’abord un combat contre soi-même, avant d’être un combat contre l’adversaire. Il faudra entraîner son mental pour ne pas lâcher à la moindre douleur, savoir reprendre son souffle quand on n’en a plus, toujours se surpasser, et cela peut apporter plusieurs bienfaits dans votre vie de tous les jours, que ce soit au travail, en famille, etc.

Vidéos des combats :

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