John Doe

Violente augmentation des primes d’assurance

Les Suisses risquent de faire la grimace.

Rts.ch

Après une brève accalmie en 2021, les assurés devraient repasser à la caisse cette année. Sans s’avancer sur les chiffres, la Confédération confirme sans surprise que les coûts élevés de la santé vont se refléter sur les primes de l’assurance maladie.

Il n’est pas encore possible de savoir dans quelle proportion les primes vont augmenter. Plusieurs facteurs, qui auront une influence, ne sont pas encore chiffrables. C’est ce qu’a livré mardi lors d’une discussion avec les médias Thomas Christen, directeur adjoint de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).

Santésuisse, la faîtière des assureurs, a déjà alerté en janvier sur une hausse des primes à venir. L’augmentation de 5,1% par assuré des coûts de la santé observée en 2021 est la plus forte depuis 2013. Et elle ne tient pas compte des coûts de la vaccination contre le Covid-19, qui ont atteint 265 millions de francs.

À l’heure où j’écris ces lignes, en avril 2022, 69% de la population suisse (le lopin de terre du Liechtenstein compris) a été vaccinée d’au moins deux doses. 42% de flippés ont sauté sur l’occasion d’en faire une troisième. Sur toute cette populace, combien avaient réellement besoin de se faire injecter ce sérum d’invincibilité? Cette stratégie absurde de vaccination pour tous dès l’âge de 12 ans aura coûté, en 2021, la modique somme de 265 millions de francs. Et ce n’est rien en comparaison avec 2022 où le coût d’une dose va être multiplié par cinq selon nos confrères du Matin. Mais cela n’a pas d’importance, les veaux vont à nouveau courir se faire piquer parce que, vous savez, «la science et les vacances». Et vous les entendrez beugler ensuite, quand ils auront reçu l’augmentation des primes d’en tout cas 7%.

L’année 2020 avait été marquée par la pandémie. Les opérations non urgentes ont été proscrites durant des mois et les patients sont devenus plus prudents avec les interventions. Avec pour conséquence une baisse moyenne des primes de 0,2% au niveau national.

Mais l’an dernier, il semble y avoir eu un effet « rattrapage » pour de nombreuses interventions qui avaient été repoussées, selon Thomas Christen. Et de s’attendre pour 2022 aussi à une hausse disproportionnée des coûts de la santé par rapport aux salaires.

Lorsqu’on parle de vacances, cela concerne majoritairement les boomers et les jeunes actifs de la classe moyenne sans enfant. Mais pour les familles qui galèrent, dont les deux parents n’ont d’autre choix que d’accepter l’exploitation du Capital pour offrir le meilleur à leurs enfants, cette hausse est catastrophique. C’est sans prendre en compte l’inflation qui ne cesse d’augmenter, le patronat parlant déjà de «stagflation».

Assurance de Papy et Mamy

Au niveau politique, des actions ont déjà été entreprises pour freiner la hausse des coûts de la santé. Le Parlement a adopté un premier paquet de mesures l’été dernier. Un deuxième volet est en cours de discussion. Et un troisième devrait arriver sur la table au deuxième semestre 2022.

Les instruments proposés par le Conseil fédéral ne font pas l’unanimité sous la Coupole. Par exemple, le système de prix de référence pour les médicaments dont le brevet a expiré ne devrait pas voir le jour. Et l’esquisse de contre-projet indirect à l’initiative populaire « Pour des primes plus basses » lancée par Le Centre suscite le scepticisme.

Combien de ces parlementaires stipendiés ont-ils de liens plus ou moins opaques avec les lobbies des assurances, de la pharma et autres prestataires? J’ai mal pour tous les cœurs purs qui croyaient naïvement que c’était justement la démocratie qui nous prémunissait de la corruption, mal constitutif des dictatures.

En revanche, le contre-projet indirect gouvernemental à l’initiative du PS « Maximum 10% du revenu pour les primes d’assurance-maladie » reçoit le soutien de la commission compétente du National. Les cantons devraient davantage participer aux réductions des primes d’assurance-maladie.

Il y a des invariants dans cette équation, et ces invariants sont les «réserves pour distribution future de bénéfices» des assurances qui s’élevaient à 12 milliards à fin 2020. C’est donc par vos impôts que le choc de cette hausse des primes sera amorti, puisque les cantons vont prendre en charge une partie des coûts de la santé.

Le gouvernement veut notamment fixer des objectifs de coûts. « Ils ne mettraient pas en danger l’approvisionnement », a jugé Thomas Christen. Et de souligner que le Conseil fédéral ne prévoit pas que des traitements ne puissent plus être effectués une fois ces objectifs dépassés.

Le directeur adjoint de l’OFSP a toutefois insisté sur la responsabilité individuelle. « Les patients ne devraient recevoir que les traitements nécessaires. » Certes, ce n’est pas aux autorités de définir quelles prestations sont appropriées et lesquelles ne le sont pas, mais les fournisseurs ont le devoir d’établir des listes.

La Confédération souhaite mettre en place d’autres mesures pour freiner la hausse des coûts de la santé. Les prix dans les laboratoires devraient être analysés et réduits dans le courant de l’année, a illustré M. Christen.

Les autorités examinent déjà depuis longtemps les quelque 3000 médicaments figurant sur la liste des spécialités – environ 1000 par an. Il est difficile d’augmenter le rythme des vérifications, selon le directeur adjoint de l’OFSP, car ce travail demande beaucoup de ressources.

Ce Thomas Christen qui parle au conditionnel ne m’inspire pas confiance. Quand un socialiste laisse sous-entendre l’idée de rationnement et d’établir des listes, le spectre du bolchevisme n’est plus très loin.

Nous voyons se poser les premiers jalons d’une médecine à deux vitesses. Ce n’est qu’une question d’années avant son entrée en vigueur, la situation démographique s’aggravant toujours davantage.

Soyez certains que les discussions sur le remboursement des soins aux non-vaccinés reviendront sur la table.

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